Début des Hostilités [Pnj+2][Combat]

Zayin était venu équipé pour cette investigation. Pour être honnête, il s'attendait à ce que tout ceci parte en bataille, et ça ne lui plaisait pas tant que. Se lancer dans un assaut, aussi tôt dans la guerre, lui paraissait quelque peu impatient. En même temps, si ils pouvaient écraser un adversaire avant qu'il soit prêt à leur causer des problèmes, c'était peut être une bonne chose.

Il était venu équipé pour une escarmouche. En plus d'avoir son FMG-9, plié, et caché dans sa poche, il avait amené deux chargeurs de rechange, en plus de celui chargé dans son arme. Finalement, il avait emporté un sac, avec trois des flashbangs qu'il avait réussi à amener au Japon, dissimulée dans le fond. Malgré le fait qu'il était armé et dangereux, il était détendu, calme. C'était juste naturel pour lui d'être armé, après tout, et ça leur évitait d'être contrôlé par les policiers. Il aurait aimé pouvoir invoquer ses armes à volonté comme Archer.

- En effet. N'oublie pas, si on est dans une mauvaise situation, replions nous. Tant qu'on est en vie, on peut toujours planifier un autre assaut.

Malheureusement, ils manquaient d'informations, juste un quartier de Tokyo, et le fait qu'un mage se trouvait ici. Avec aussi peu d'informations, ils avaient de bonnes chances de revenir avec les mains vides.

- Si j'étais notre ami commun, je ne pense pas que j'opèrerait dans les grandes rues du quartier. Restons groupés pour le moment, ne prenons pas de risques inconsidérés.

Il était encore assez tôt, si le suspect était intelligent, il éviterait d'agir alors que beaucoup de passants se trouvaient encore dans les rues de Meguro. Du moins, c'était ce que Zayin pensait. De ce fait, ils avaient encore un peu de temps pour se familiariser avec le terrain.

- Tu veux manger quelque chose, tant qu'on est ici ?

Il avait conscience qu'un Servant n'avait pas vraiment besoin de manger, et il avait lui même pris un léger en-cas avant de partir en opération, mais en maintenant, ils avaient encore du temps à tuer, d'après l'expertise de Zayin.

L'homoncule commanda une barquette de takoyaki à un vendeur de rues, et décida de les déguster en attendant que leur cible se profile. Ils étaient en plein dans son supposé territoire, mais même comme ça, il était possible que la personne en question n'apparaisse pas cette nuit. Une seule manière de le savoir. Il passa cinq minutes à déguster les snacks, puis s'essuya les doigts, et alla jeter la barquette.

Environ trente minutes après qu'ils soient arrivés, Allan se leva, sans un mot. Pour Zayin, cela ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose. Quelque chose lui avait mis la puce à l'oreille. Sans rien ajouter, il se leva, et commença à marcher à sa suite, mettant ses mains dans les poches de son pantalon. Le geste semblait anodin vu de l'extérieur, mais en réalité, le jeune contrôlait l'arme à feu cachée dans sa poche, pour s'assurer qu'il pourrait la déployer en cas de grabuge.

Il avait choisit une tenue plus urbaine, et plus passe-partout pour cette traque. En plus du sac à dos noir qui cachait ses grenades, il portait une épaisse veste à capuche, pour se protéger des nuits encore fraîche, d'un pantalon de treillis, et de solides rangers cirées et lacées jusqu'en haut. Cet ensemble permettait de passer inaperçu dans la jeunesse de sortie dans les rues, et restait pratique et ergonomique. Une tenue de combat, en somme.

Il lança un regard à l'Archer, et, d'un air nonchalant, entrouvrit la fermeture éclair de son sac, lui laissant un accès facile et rapide à ses flashbangs, en cas de besoin. Il espérait ne pas avoir à les utiliser, il n'avait après tout, pu en apporter que cinq au Japon. Maudites lois de contrôle de l'armement.

Au fond d'une ruelle, une silhouette impossible à identifier dans la pénombre était penchée au dessus d'une autre silhouette, des bruits de mastication résonnant dans l'allée. Zayin ressentit une pointe de surprise, à travers sa facade impassible. Cette chose était en train de dévorer quelqu'un. Il hocha légèrement la tête en réponse au geste de son servant, restant immobile.

Ou presque. Le jeune homme effectua un pas sur le côté, puis deux, tendant sa main vers la poche contenant le FMG, prêt à déployer le pistolet mitrailleur. Allan aligna un tir, et siffla. Le son strident servit de signal à Zayin, alors que le chasseur appuyait sur la détente, l'homoncule sortit son arme, et la déploya, l'épaulant aussi vite qu'il pouvait.

La détonation du fusil à éléphant d'Allan creva le silence, comme une pierre lancée au milieu d'un étang. Zayin était prêt à enchaîner. Il imaginait que l'Archer allait probablement tenter d'infliger une blessure mortelle avec son arme. Avec son arme moins puissante, et la nature potentiellement magique de la cible, il était possible que ses balles n'aient que peu d'effet.

Aucune importance. Il devait juste gagner du temps pour qu'Allan puisse abattre la cible. Il pressa la détente, le canon de son arme pointée là ou se trouvaient les... Jambes ? Pattes ? Les appendices locomoteurs de la créature. Trois coups de feu secs retentirent dans l'allée, l'arme à feu secouée dans les mains de Zayin.

Encore vingt-sept balles.

Sans attendre, il pressa une nouvelle fois la détente, se donnant une demi-seconde pour stabiliser son arme, tirant trois balles de plus de plus dans le corps de la créature. Son but était simple, cribler la chose de balles pour l'empêcher d'avancer. Il tirait par rafales contrôlées, disciplinées, gardant la tête froide. Dans une allée comme ça, même avec la pénombre, il était difficile, voire impossible de rater. Un filet de fumée monta du canon, visible dans l'air encore froid de ce début de printemps.

Encore vingt-quatre balles.

- Tsk.

Comme prévu, ses tirs n'avaient que peu d'effet, la créature avait les réflexes et la vitesse pour bloquer des balles à la main. Tirer dessus d'aussi loin était plus ou moins inutile. Si il voulait une chance de toucher, il devrait soit tenter de l'arroser en full auto, soit tirer à bout portant, là ou il ne pouvait pas esquiver. Bon à savoir.

Le riposte vint juste après, la silhouette sombre ripostant avec des couteaux de lancer. Allan, dans une démonstration de précision impressionante, abbatit l'un des projectiles en plein vol, le faisant dévier dans la trajectoire du second. Zayin avait commencé à bouger dès qu'il avait vu l'ennemi amorcer le geste de lancer. Le coup d'Allan l'envoya contre le mur de briques de l'allée, lui coupant le souffle, mais le projetant hors de la trajectoire. Zayin estima que si il était resté sans bouger, son coeur aurait été embroché. La vitesse du lancer suggérait une force surnaturelle à l'oeuvre.

Sans demander son reste, la silhouette sombre commença à fuir par les toits, le master effectuant un signe du doigt pour enjoindre à son Servant d'engager la poursuite. Pas nécessaire, visiblement, ce dernier avait eu la même idée. Sans attendre, l'homoncula sprinta hors de l'allée, faisant le tour du bâtiment pour suivre la direction empruntée par le Servant inconnu, arme à l'épaule. Il répondit mentalement aux messages de l'Archer.

"Je pense aussi que c'est un Servant. Reste près de moi, je pense qu'il essaie de nous séparer pour m'éliminer. J'ai l'impression qu'il n'aime pas l'idée de t'affronter de face. Je vais servir d'appât, tombe lui dessus quand il essaierait de me tuer."

Tout en courant, il plongea une main dans son sac, en tirant une flashbang, qu'il serra dans sa main libre. Il avait élaboré cette théorie en observant le comportement de l'adversaire. Malgré le fait qu'il se trouvait dans un endroit restreint avec un adversaire muni d'une arme plus efficace sur des longues distances, il avait préféré fuir. Il avait aussi tenté d'abattre le Master. C'était des signes qui éliminaient les classes de type chevalier, ainsi que Berserker. De plus, il avait pris une voie uniquement accessible à un servant. La seule théorie logique, c'était qu'il tentait de séparer maître et servant pour tuer le premier facilement. En se comportant conformément à son plan, ils pouvaient l'attirer dans un faux sens de sécurité, et le prendre à revers. Restait le problème de son master. Il devait être proche, mais ou ?

Alors qu'il courait, Zayin remarqua qu'une silhouette encapuchonnée venait de bondir sur son chemin, avant d'annoncer sa présence, son intention de l'éliminer, et sa nature de Master. Si Zayin avait eu plus d'une seconde pour y réfléchir, il aurait fait un commentaire sarcastique. Qui était assez stupide pour gâcher un tel élément de surprise comme ça. Alors que la silhouette parlait, Zayin rangea sa flashbang dans la poche de son pantalon, levant son pistolet d'une main. Il continua de courir droit vers le master mystérieux, prévenant Allan d'une pensée.

"Hostile repéré."

Il avait remarqué l'arme à feu pointée sur lui, mais ne s'arrêta pas pour autant. Pas le choix, il n'avait pas de couvert disponible. Impossible de se cacher, il n'y avait qu'un seul moyen de se sortir de là. Foncer droit sur le tireur, et neutraliser le tireur, quitte à se prendre une balle dans sa course.

Sans la moindre hésitation il ouvrit le feu, pressa la gâchette. Trois détonations s'ensuivirent, projetant le canon vers le haut. Tout le monde, civil ou militaire, avait peur des armes à feu. C'était naturel, une balle mal placée voulait dire la mort. Mais cette peur pouvait aussi se transformer en arme. C'était l'objectif de Zayin. Il était en train de courir, et tenait son arme d'une seule main. Dans ces conditions, il était virtuellement impossible d'atteindre une cible, même immobile. Mais l'homoncule ne voulait pas la toucher. Il voulait l'effrayer avec le bruit des coups de feu et la menace des balles. Un tir de supression, en somme. Avec un peu de chance, ça suffirait à faire rater la cible à son adversaire.

Encore 21 balles.

Dans tous les cas, Zayin continua sur sa lancée, comme un train ayant perdu ses freins. Alors que la distance se réduisait à un mètre, il sauta dans les airs, et, laissant son inertie le porter, il fonça épaule la première dans sa cible, bien décidé à la renverser. Sans s'arrêter, il enchaîna avec un coup de pied pour tenter d'étourdir la cible tandis qu'il saissisait son arme à deux mains, se préparant à la pointer son arme sur elle. Il aurait pu tenter de l'abattre en déchargeant son arme dessus d'une main, mais il préférait assurer sa précision, quitte à prendre une seconde de plus.

[quote="Voyde"]

Alors qu'il mettait le doigt à la gâchette, prêt à coller une balle dans le crâne du master ennemi, il remarqua que ses sorts de commandement brillaient. Le mot qui suivit envoya immédiatement tous ses sens en alerte. En un instant, le master avait disparu, remplacé par le servant. Alors que le sort se terminait, Zayin tenta de reculer aussi vite que possible pour sortir de la portée de son nouvel ennemi. Trop lent. L'assassin vêtu de noir le frappa de poing, Zayin levant le bras pour bloquer le coup.

L'impact était horrible, il avait presque l'impression que son bras allait être arraché. Si il avait été touché dans un endroit plus important, il aurait été gravement blessé. Heureusement, il s'en sortit avec un bras engourdi, mais toujours utilisable. De plus, l'homoncule avait sauté au moment de l'impact, se faisant projeter quelques mètres en arrière. Avec sa main libre, il alla chercher la flashbang dans sa poche, et, pendant qu'il était encore en vol, arracha la goupille avec les dents.

Il toucha le sol, quelques mètres plus loin, et commença à reculer tout en faisant face au Servant. Il avait cinq secondes avant l'explosion de la flashbang. En attendant, il devait maintenir la distance à tout prix, jusqu'à ce qu'il puisse l'utiliser. Son adversaire avait beau être surhumain, il n'était pas plus rapide que le son. Si la flashbang explosait assez prêt de lui, il serait certainement affecté, au moins un peu.

Il continua sa course en arrière pendant trois secondes, observant l'assassin danser de mur en mur, le suivant des yeux. Tout ceci avait beau avoir l'air d'être des mouvements faits au hasard, il avait forcément un pattern. Si il pouvait le déceler, il pouvait contre-attaquer.

Après trois secondes d'attente, il arma son bras, la manoeuvre prenant une seconde. Puis, avec un grognement, il jeta la flashbang armée de toutes ses forces, pas à l'endroit ou se trouvait le servant, mais à l'endroit ou il allait être, d'après ses calculs. La grenade vola droit, et explosa. (Critical Hit activé.)

Une grenade flashbang utilise deux composantes pour étourdir quelqu'un. Premièrement, un flash lumineux extrêmement intense, suffisamment pour faire perdre la vue d'une personne momentanément. Et deuxièmement, un son soudain et puissant. Combinés, ces deux stimulis agressent les sens, forçant le cerveau à momentanément s'arrêter afin d'éviter une surcharge. Pour quelqu'un comme un Servant, avec des sens infiniment plus développés que ceux d'un humain, c'était peut être même pire.

Zayin n'attendit pas une seconde. Il allait profiter de cette ouverture. Son pouce changea la position du sélecteur de son FMG, et il le braqua sur l'homme en noir, puis pressa la détente fermement, sans la relâcher. Le canon comment à cracher un torrent de balles, les unes aprè les autres, sans s'arrêter. L'idée était simple. Tout d'abord, l'adversaire venait de se prendre une flashbang dans le visage, neutralisant probablement sa vue et son ouïe. Dans ces circonstances, difficile de bloquer vingt et une balles d'affilée sans pour autant les voir ou les entendre. Et même si les balles n'avaient que peu d'effet sur l'assassin en noir, chaque seconde qu'il perdait à les esquiver ou à les bloquer était une seconde qu'il n'utilisait pas pour avancer vers lui.

Un cliquètement annonça que l'arme venait de vider son premier chargeur. Sans attendre, l'homoncule libéra le chargeur vide, allant en chercher un dans sa poche pour le remplacer. Il était entraîné, et l'opération ne lui prenait pas plus d'une seconde. Mais c'était quand même une seconde pendant laquelle il était très vulnérable.

L'homoncule grinça des dents alors que le servant adverse se rapprochait à une vitesse hallucinante, son bras émettant une lueur menaçante. Son instinct lui disait que quelque chose de terrible était sur le point d'arriver. Tous ses sens étaient en alerte, la moindre fibre de son être stressée par le présence du tueur endurci face à lui. Le Servant ne se déplaçait pas comme un professionel de l'assassinat. En ce moment, il était devenu une incarnation vivante du meurtre.

Rapidement, les options possibles traversèrent le cerveau de Zayin. Lancer une flashbang était impossible. Trop lent.  L'arroser de balles l'était aussi. Il n'avait pas le temps de relever le canon après avoir recharger. Fuir était futile. La différence de vitesse était trop grande. Il serra les dents, et fit un premier pas en avant. Sa meilleure chance de survie revenait simplement à attaquer le premier, et espérer pouvoir durer assez longtemps pour que l'ennemi succombe à ses blessures.

Du moins, c'était sans compter sur Allan. D'un bond prodigieux, il s'interposa, prenant l'attaque pour son maître. Avant l'impact, Zayin entendit deux mots venant de l'Archer, et sentit l'air changer du tout au tout. L'air frais et légèrement pollué d'un soir à Tokyo se changea en un air sec et chaud qui sentait l'herbe séchée. En un instant, les pouvoirs du Servant les avaient transportés dans la savane africaine qui résidait dans le coeur du chasseur, faisant des souvenirs de sa terre d'adoption une réalité.

Le silence tomba sur le champ de bataille, seulement perturbé par le vent faisant bruisser les hautes herbes. Lentement, Zayin leva son arme, et décrivit un demi-cercle prudent autour des deux servant, puis braqua son arme sur la forme inanimée de l'Assassin.

Allan avait déchargé les deux canons de son arme à bout portant. Même avec des réflexes inhumains, à cette distance, Assassin n'y avait probablement pas réchappé. Pourtant, Zayin resta calmement, arme pointée sur la tête de l'homme encapuchonné, jusqu'à ce que son corps disparaisse, doigt sur la gâchette. On était jamais trop prudent. Lorsque son corps disparu, il se relâcha enfin.

- Mission accomplie. Bon travail, Archer.

A l'heure qu'il est, le master ennemi devait être loin. Il n'aimait pas que cette personne ai pu en réchappé en vie, après tout, elle avait vu son visage et celui d'Allan, et connaissait une partie de leurs habitudes de combat. Mais sans Servant, elle n'était probablement pas une menace. Elle pouvait certes vendre ses informations sur eux, mais il doutait qu'elle y pense, elle ne semblait pas bien dégourdie. Donc, la laisser courir était possible.

- Pour un premier combat, notre performance était plus qu'acceptable.

Sa voix avait beau être vide de toute émotion, il ne pouvait s'empêcher de ressentir un peu de fierté et d'optimisme. C'était un excellent début à cette guerre. Une victoire pour le moins écrasante était un excellent moyen de commencer, et une bonne chose pour leur moral. Il savait cependant qu'ils ne devaient pas sombrer dans l'excès de confiance. Ils auraient affaire à bien des adversaires, probablement des combattants redoutables.